Concours d’écriture inter-établissements “La Suite S’il Vous Plait” !

Les 5ème 4 et 5ème 7 ont participé au concours d’écriture inter-établissements “La Suite S’il Vous Plait”.
Les élèves ont écrit la suite d’un texte envoyé par un écrivain /slameur Insa Sané . Ils devaient s’adapter non seulement au début de l’histoire mais aussi au style oral et imagé de l’auteur.
Les élèves sélectionnés auront leur texte édité dans le livre “La Suite S’il Vous Plait 6” et certains pourront recevoir un prix s’ils sont lauréats.

Voici ci-dessous les textes des élèves sélectionnés pour ce concours, précédés du texte d’Insa Sané.

Le vol d’Icare

Depuis plusieurs mois, j’essayais de comprendre ce qui ne tournait pas rond chez moi. Mon problème, mon énigme, ma maladie, s’appelait Justine. Je ne savais pas comment en guérir. Justine? Elle a des agates dans ses yeux aussi grands que son sourire est large. Elle a une couronne de cheveux qui lui donne des allures de lion. Elle est un peu unique dans son genre. Elle n’aime ni les jupes, ni les robes encore moins les trucs de princesses. Même si à mes yeux, elle en est une. Justine préfère les baskets, la bagarre et s’écorcher les genoux dans les matchs de foot. Justine? Elle n’a qu’un défaut: sa chienne. Elle affirme que c’est un Saint-Bernard. Mais je reste persuadé que ce clébard est né d’un croisement entre un loup et un ours.

Elle s’appelle Gris parce qu’elle a des tâches grises sur le pelage. Justine prétend qu’elle ne ferait pas de mal à une mouche, mais franchement je ne me hasarderai pas à laisser mon bras traîner à proximité de sa gueule énorme et pleine de bave. Si ça se trouve, elle me prend pour un énorme gigot. Le pire, c’est que sa niche est plantée juste sous mon immeuble.

Ah oui! J’oubliais de dire: Justine, elle habite en face de mon bâtiment. Le jardin de son pavillon sépare la fenêtre de sa chambre de la mienne. Et dire qu’elle dort à quinze ou vingt mètres de moi et pourtant j’ai l’impression qu’une galaxie nous sépare. Ce serait tellement plus simple si elle savait que je pense à elle, tout le temps. Seulement, à chaque fois que je veux lui parler, il y a comme une force invisible qui me retient. Si seulement, je pouvais m’envoler jusqu’à sa fenêtre, qui en plus est ouverte cette fois, je pourrais peut-être trouver le courage de tout lui siffler… Mais je ne suis pas un oiseau. Bah OUI !!! L’homme n’est pas un oiseau et pourtant il vole. A.V.I.O.N : Appareil Volant Imitant Oiseau Naturel. Et des avions, je sais en fabriquer. Enfin, en papier. OUI ! Je vais rédiger un message sur une feuille. Je ferai le meilleur avion de tous les temps, il atterrira dans la chambre de Justine. Elle n’aura plus qu’à le déplier. Et, elle saurait tout.

D’abord fallait bien choisir son papier ; un fin c’était préférable si je voulais que mon avion vole longtemps. J’avais le bon papier. Seulement, quoi écrire ? Et si, je dessinais juste un cœur ? Bah non ! C’est débile ! J’ai raturé quelques mots sur la première feuille avant de la chiffonner rageusement et de la balancer dans la poubelle. Deuxième essai… J’ai serré le stylo entre mes doigts et je l’ai laissé tracer sa route :

« Justine. A chaque fois que tu t’approches de moi, j’ai des fourmis dans le ventre et dans la tête. Je raconte n’importe quoi. Et tu m’énerves. En plus, je crois que j’aime beaucoup quand tu es près de moi. »

Mon appareil devait à la fois planer sur 20 mètres et être précis. Je n’avais le droit qu’à un essai… J’ai pris ma respiration. J’ai lancé d’un coup sec mais avec une force mesurée. ALLEZ ! ALLEZ ! ALLEZ ! Plus que trois mètres… Deux… Un… Et… NON ! NON ! et NON ! Alors qu’il allait toucher au but, l’avion a dévié sa trajectoire pour atterrir au beau milieu de la terrasse. Peut-être le vent ? Peut-être mon geste, pas assez précis ? Peut-être la poisse !!!! Je ne pouvais pas risquer que la mère de Justine tombe sur mon message. Alors, je me suis précipité hors de mon immeuble jusqu’au portail du pavillon. J’allais escalader la balustrade mais Gris s’est postée face à moi. Je l’avais oubliée, elle ! Je suis remonté à la vitesse de l’éclair chez moi. A défaut de saucisses bien grasses, j’ai pris des boulettes de viande. Mais avant de sortir de l’appartement, je suis tombé sur mon grand-frère, Adjimé :

Tu fous quoi, avec ça ?

C’est pour les pigeons !!! J’ai balancé en claquant la porte.

Les boulettes, c’était pour détourner l’attention de Gris. Je les ai jetées suffisamment loin pour me donner le temps de passer la clôture, ramasser l’avion en papier et filer. Il ne fallait pas non plus que Justine ou sa mère me surprennent en train de m’introduire chez elles. Seulement, la mastodonte s’est désintéressée des boulettes et à présent, elle fonçait sur moi. J’ai juste eu le temps de prendre mes jambes à mon cou. Ni une ni deux, j’ai déverrouillé le portail et j’ai tracé ! La frousse au fond du froc.

L’enquête

Le lendemain dans l’après-midi, avec la classe, on a visité un château dans une ville voisine. Un château, c’était sans doute le meilleur endroit pour faire une déclaration à une princesse. Alors, j’ai profité du moment où on était dans le jardin et que les autres s’éloignaient pour retenir Justine par la main. Elle s’est tournée vers moi.

Qu’est-ce qu’il y a ?

On était sous un arbre. Il fallait que je sois bref et précis. Seulement au moment où j’allais parler. J’ai senti une goutte visqueuse s’écraser sur mon crâne. J’ai levé les yeux au ciel : aucun nuage. Et comme par hasard, les camarades se sont retournés et ont compris qu’un satané pigeon venait de se soulager sur moi. Ils ont tous éclaté de rire et Justine a rejoint leur concert. Elle n’en n’avait donc strictement rien à faire de moi… J’étais en colère. NON ! J’avais la rage.

A la fin de l’école, les mains dans les poches, la tête basse, j’ai pris le chemin de la maison. Seul. Je repensais à cet oiseau qui venait de ruiner mes chances. Maintenant fallait que je trouve une solution pour oublier Justine.

Ibrahim ?!

C’était elle. Et, comme un canard, je n’arrivais pas à prononcer la plus simple des phrases : sujet, verbe, complément. Elle a repris :

Je ne voulais pas me moquer de toi, tout à l’heure ! Tu veux bien qu’on rentre ensemble ?

Cette fille devait être à moitié sorcière. D’un coup de baguette magique, je n’avais plus ni colère, ni rage, ni honte.

C’était la première fois que je faisais le chemin avec elle. Le père de Justine était décédé l’été précédent. Comme sa mère travaillait et qu’elle n’avait pas beaucoup de moyen, Justine devait rentrer seule. Je l’espionnais souvent, planqué derrière ma fenêtre. Elle remontait dans sa chambre avec son goûter. Elle le prenait en même temps qu’elle faisait ses devoirs. Elle était courageuse, Justine. C’est pour cette raison, que moi aussi, j’ai demandé à mon père de ne plus venir me chercher à la sortie de l’école primaire. J’étais grand maintenant, j’avais prétendu…

J’aurais voulu profiter de cette occasion pour lui… parler. Cependant, je repoussais le moment : « Au prochain virage, je lui dis… », « Allez ! Encore vingt pas et je me lance… », « Bon ! Dès qu’on sera devant sa grille, je le fais… ». On approchait de la clôture, j’ai serré les poings. Promis, j’allais me confier. Mais Justine s’est pétrifiée. Son visage s’est décomposé. Le portail était ouvert, elle s’est propulsée dans le jardin, affolée. J’ai hésité à la rejoindre de peur de tomber nez-à-nez avec Gris. Mais j’ai bien compris le problème lorsque Justine s’est mise à hurler :

Gris ? Gris ? Au pied ! Au pied, Gris !

Elle avait beau crier, le cabot ne venait pas. Alors, elle est rentrée dans le pavillon, en continuant d’appeler son chien. Je sentais bien qu’elle était au bord des larmes au moment où elle est ressortie de la maison. La voix chevrotante, elle a dit hagard :

Gris… Elle n’est pas là !

Quoi ?!

Ma chienne est partie.

Comment ça, elle est partie ?

La clôture était ouverte. C’est pas possible !!! Elle a dû se sauver… Je ne comprends pas, ce matin, je suis passée par la porte de devant. NON ! Peut-être qu’hier après sa promenade, j’ai oublié de refermer le portail… Oh, NOOON !!!

Et là, tout m’est revenu : l’avion en papier, son atterrissage dans le jardin, mon incursion chez Justine, Gris qui fonçait sur moi, ma panique… la serrure du portail… le portail resté ouvert. Tout était ma faute. J’avais provoqué la fugue de sa chienne…

La suite écrite par Achille B.

Je me sentais mal à l’aise. J’ai décidé de ne rien lui dire sinon ce serait fini entre nous deux. Justine déprimait, voulait que je la laisse seule. Quand je suis parti, j’ai eu une idée: Si je retrouvais son chien, je suis sûr qu’elle m’aimerait! Pour cela, j’ai appelé mon meilleur ami «Émile le détective» car Émile est très fort pour jouer le détective et comme c’est un ami, je peux lui faire confiance. Tout d’abord, il m’a posé quelques questions du genre:

-Quel est le parc préféré de la chienne ?

Puis il a dit :

-Rendez-vous demain chez toi à 8h.

-Mais il y a école demain !!!

-Tu veux retrouver la chienne ou pas ?!!!

-D’accord, d’accord !!

Le lendemain matin, devant chez moi, j’attendais Émile. Enfin arrivé, il a dit :

-C’est quoi déjà l’endroit préféré de la chienne ?

-Le parc d’Algawa.

-Nous allons-nous y rendre.

-Pourquoi ?

-Pose pas de questions !!!

Le talent d’ Émile

Arrivés au parc, nous avons trouvé le collier de Gris dans une poubelle. Émile a supposé que cela pouvait être un voleur qui l’avait jeté. Tout-à-coup, un chien sans collier est passé devant nous. Son maître qui était un peu derrière était vraiment louche. Le chien avait une rougeur au cou comme si on lui avait arraché un collier.

-Mais c’est Gris !! Au voleur ! J’ai crié.

Emile se lance alors dans une session de karaté afin d’intimider l’individu. Mais l’effet attendu a été différent: sa démonstration attire la foule. Et le voleur en a profité pour s’échapper ni vu ni connu. J’étais furax contre Émile jusqu’à ce que j’aperçoive quelque chose par terre: dans la précipitation le voleur avait fait tomber son portefeuille. L’individu habitait la rue du Puits sans fond.

Le lendemain, nous avons expliqué à Justine ce qu’il s’était passé. On a décidé d’aller voir la police. Arrivés au commissariat, personne a pris le temps de nous écouter car tous les agents étaient en partance pour la place du grand jardin où une manifestation était en cours.

-Ho la poisse !!! s’est exclamée Justine

-Ne t’inquiète pas Justine, j’ai dit. On va se débrouiller tout seuls.

-En route pour la rue du Puits sans fond!

L’ inversement des rôles

Arrivés à destination, cela a été la stupéfaction: le jardin de la maison était rempli de chiens comme Gris. Alors Justine a dit:

– Il a joué le voleur mais maintenant c’est notre tour !!

-Bien envoyé, a dit Émile.

-Mais comment retrouver ma chienne, ils se ressemblent tous, a répondu Justine.

-Je sais!!! j’ai dit

-Comment ???

-Hier, quand on a vu le voleur avec Gris, ta chienne avait une rougeur au cou donc trouvons un chien avec une rougeur au cou!

-Ibrahim a raison, je me souviens aussi de la rougeur, dit Émile

-Là !!!! s’écrie Justine

Nous escaladons le portail et nous récupérons sa chienne. En rentrant, Justine a avoué ses sentiments. Moi, très étonné, et en même temps très content, j’ ai fait de même. Emile, un peu gêné par cette discussion, décide de nous laisser seuls.

La maîtresse

Le lendemain, en allant à école, je tenais la main de Justine. Nous étions comme de vrais amoureux. Je n’en croyais pas mes yeux. Arrivés devant la maîtresse, celle-ci a dit :

-Pourquoi n’étiez-vous pas à l’école ces derniers jours ?

Justine, prise de panique, a dit d’un air pas très rassuré:

-Eeeuuuhhhhh ! c’est parce que le chat de notre gardien est mort donc on lui a fait des funérailles.

-Mais est-ce une raison de ne pas aller à l’école?

-Bbbahhh, oui !

– C’est exact, c’est une bonne raison.

Dans ma tête je pensais que le professeur était carrément bizarre mais au moins tout est bien qui finit bien !

La suite écrite par Barnabé P.

Moi ! Ibrahim ! j’avais provoqué la fuite de l’être le plus cher aux yeux de Justine, celle que j’aimais tant ! dans ma tête j’ai dit des mots que mon père nous interdisait de dire avec mon frère. Des mots grossiers, très grossiers ! Plus je continuais à dire ces mots, plus je me lamentais sur mon propre sort. Il fallait que je reprenne les choses en main et vite.

-Écoute Justine je …

-Arrête je sais très bien que c’est toi ! J’ai tout vu!!

-Ah n…

Elle me coupe.

-Moi aussi je t’espionne Ibrahim, moi aussi je t’aime. Je sais que tu te caches tous les soirs à 16 heures. Malheureusement, tu ne vois pas quand je pleure. J’aimerais tellement que tu me consoles en tête à tête plutôt que d’être planqué derrière ta fenêtre. Mais Gris, je ne te le pardonnerai jamais.

Elle est partie en claquant la porte de son immeuble si fort que j’avais l’impression que l’ouragan Irma était passé sur ma coupe de cheveux. J’ai donc tourné les talons pour aller dans l’immeuble d’en face où il y avait mon père.

– Bonjour fiston, bonne journée ?

Oui p’pa

Après avoir pris une bonne douche, je suis allé dans ma chambre. Je me suis allongé et j’ai allumé ma radio favorite. Et là, j’ai reçu un avion en papier. Justine! Elle croyait encore en moi! Tout n’était pas perdu. J’ai ouvert l’A.V.I.O.N et j’ai découvert le mot «Ibrahim, je veux bien te donner une dernière chance.». J’ai regardé l’avion qui, je dois l’avouer était plutôt bien fait, et sur l’aile j’ai remarqué un numéro: 01 30 20 50 41; quel est ce numéro? Bon j’appelle qu’est-ce-que je risque? Bip… bip… bip…

S.P. A Paris, j’écoute?

J’ai vite raccroché. Justine était sur le rebord de sa fenêtre. Elle me fait un petit signe de la tête. Je le connaissais très bien. Cela signifiait que je devais me débrouiller tout seul. Ah!! ça y est j’ai pigé! Le numéro de la S.P.A ! Ok dès demain j’y vais! Que dis-je, j’y cours, j’y vole! Je me couche le cœur rempli de joie. J’ai une chance, il faut la saisir. On dit que la nuit porte conseil. On verra bien. Le matin, je rappelle le numéro. Je ne parle pas très fort car mon père risque de m’entendre et mon frère de se moquer de moi comme la fois où il m’a vu tout nu dans ma chambre en train de danser. La dame -fort aimable d’ailleurs– me dit de parler plus fort. Je me restreins car ma «vraie» description serait la suivante:«Auriez- vous un monstre mi ours mi loup avec des taches grises sur le pelage?» Mais non, finalement voici ce que j’ai dit à la dame:

Auriez- vous recueilli un Saint Bernard à la robe grise? Allô? Allô

Oh nooooooon !!ce n’est pas le moment de ne plus avoir de forfait! Bon tant pis j’irai de moi-même. Je pars pour la S.P.A. avec quelques boulettes. J’arrive dans le 17ème et je vois la pancarte «société protectrice des animaux» Ahh ! Bon allez courage. Je mange une petite boulette et je me dis que Gris a vraiment beaucoup de chance d’avoir ce goût exquis dans la bouche. Un monsieur m’accueille:

-Salut bonhomme ! T’es pas à l’école en ce moment?

J’ai toujours aimé les gens comme ça nature qui te tutoient. Je lui explique l’histoire et je dis que j’ai un billet d’absence pour l’école.

– Bon c’est toi qui appelé pour le Saint- Bernard? Viens, suis- moi, j’en ai un qui est semblable à la description. 

On parcourt la S.P.A de bout en bout, de couloir en couloir, en voyant toutes sortes d’animaux: tortues, poissons, chiens, chats … Tous me reniflent et c’est particulièrement gênant.

– On dirait que t’as la côte avec les animaux! me dit le mec. 

Je n’ose pas lui répondre que je déteste ces êtres vivants et que j’ai juste cinq boulettes de viande dans mon sac. Le monsieur ouvre la cage et là je vois le même MONSTRE, même COLOSSE le même BAOU, la même CAISSE que Gris. Mais ce n’est pas elle. Non, je ne crois pas. 

-Bon allez tu viens, on est venu pour un Saint-Bernard pas pour un terre neuve que je sache!! 

Ah, voilà je me disais bien que c’était pas elle. Par contre dans la cage d’à côté c’est elle. Ah oui c’est net. C’est très net même. J’entrouvre la cage pour qu’elle ne me croque pas la cuisse. Gris? Gris? Elle s’avance. Tellement heureux, j’oublie de remercier le monsieur et je pars pour l’immeuble de Justine. Sur le chemin, les gens me regardent bizarrement. C’est vrai que je devrais être à l’école en ce moment. Ou alors c’est parce que mon sac à dos est un peu bas et que Gris renifle les boulettes et ça fait comme si elle me reniflait les fesses.

Je lui chuchote à l’oreille :

– Bah alors Gris ce n’est pas très très catholique tout ça!!

J’arrive dans ma rue et je fonce dans mon appart’. Oh nonnnn mon père est encore dans la cuisine! J’avais complètement zappé qu’il s’était fait virer pour «harcèlement moral» alors qu’il avait juste demandé une augmentation deux fois à son patron. BON, il va falloir IMPROVISER (ce que je fais très régulièrement, et oui, quand on a un frère, il faut savoir improviser). Je dis à Gris d’aller dans ma chambre et comme par magie elle file sans que mon père la voie. A mon tour maintenant. Je m’élance dans la cuisine et mon père me voit. AIE! Bon j’invente et je dis que j’ai oublié un truc pour l’école. Il me dit qu’on en reparlera ce soir. Je cours dans ma chambre et j’ordonne à Gris d’y rester. Je lui donne les boulettes et deux petites caresses et je pars pour les cours. En arrivant, j’apprends que la maîtresse n’est pas là et que je n’ai pas loupé grand-chose puisqu’il n’y a pas de remplaçant. Il y a des fois où la vie est cool… Je fonce voir Justine et je lui dis que j’ai retrouvé sa chienne! Elle me regarde un instant, émerveillée comme mon frère devant les glaces à la vanille. – MERCIIIIIIIIII Ibrahim! youpi! youpi! Youpi!

Bah ça y est j’ai plus de tympans. L’après- midi passe très vite et à la fin de l’école j’emmène Justine dans ma chambre et je lui montre Gris et elle crie (oui encore une fois). Tellement heureuse elle oublie de me remercier à nouveau et part en courant chez elle avec son chien chéri qui la suit.

Le soir arrive et mon père me punit dans ma chambre pour être revenu dans la maison sans avoir rien pris à l’école. Je dis « Yes !» dans ma tête et je déguerpis dans ma chambre. Cinq avions!! Justine a dû se dire que le réseau a planté. J’ouvre le premier: «Ibrahim, merci mais …». J’ouvre le second: «Ce n’est pas Gris!!! ». Si mon frère m’avait vu, il m’aurait traité de Blanche neige tellement je suis blême. Ou vert, je sais pas trop. Je déplie le troisième: «Je le sais car quand je lui dis fait 4,5 tours, elle ne le fait pas.». Je déploie le quatrième: «Mais je l’adooooooore!!!». Je crois que je suis bleu. Je déroule le dernier et cette fois je suis jaune: «Ibrahim, ne t’inquiète pas, je t’aime et je crois que je vais l’appeler…Grisette car elle est légèrement plus petite.» J’ai envie de pleurer mais je n’sais pas si c’est de joie ou de honte, de tristesse ou bien d’amour ou je n’sais quoi mais…Ce qui est sûr c’est que je vais lui répondre. Je prends le plus grand soin pour échafauder mon planeur et j’écris sur l’aile façon texto :OK COOL DESO PARDONNE MOI ENCORE STP JTM, IBRAH.

C’est mon grand frère qui m’a appris à écrire comme ça et j’en suis très très fier. Il dit que ça marche mieux quand tu écris comme ça avec les filles. L’avion chargé de me répondre se cogne sur ma tête : JLM PARCE QU’ ELLE EST GENTILLE ET AUSSI POUR TON GESTE IBRAH JTM 😉

Bah encore heureux j’ai loupé une demi-journée de cours! Et là, elle sort de sa chambre, je crois que je ne l’ai jamais autant regardée dans les yeux, elle se penche sur le rebord de sa fenêtre et elle m’invite à manger quelques têtes brûlées chez elle. Je m’éclipse et je cours chez elle . Elle me dit :

-Gris ne serait pas partie comme ça après avoir mangé les boulettes.

– On te l’aurait volée ?

-Sûrement car un Saint- Bernard est attaché à son maître.

– Ah bah alors, qui aurait volé Gris?

-Je ne sais pas mais Grisette va vite me la faire oublier!

Nous nous quittons comme ça et le mystère restera toujours … Mais comme j’ai envie de devenir détective plus tard c’est sûr que ce sera ma première enquête!

Mais bon là, c’est une autre histoire …

La suite écrite par Andréa G.

Soudain je suis devenu tout rouge et gêné, Justine me regarde:

-Euh…tu vas bien?

-Oui…oui,oui ça va et toi?

Punaise j’avais complètement perdu le contrôle de moi- même.Il fallait que je détourne son attention.

-Oh!!!Regarde les oiseaux dans le ciel ils volent!

-Bah, c’est normal les oiseaux qui volent, ils vont pas ramper!

Rien à faire je crois que cette fille me rend débile.

Justine soupire:

-Comment je vais faire moi pour retrouver Gris?

-T’inquiète pas on va la retrouver ta chienne?

-On?!

-Oui je viens avec toi!

-Ho, merci! Merci! merci!

Elle m’a pris par le bras et m’a entraîné dans les rue de Toulouse. Justine s’arrête d’un coup et dit:

-La boucherie de Bernard! Évidemment qu’elle est là-bas! Viens vite!

Elle s’est mise à courir à toute vitesse et moi je suis derrière. On entre dans la boutique. Pour la première fois je vois Bernard. Il avait un teint terreux,un peu marron, ses yeux étaient inquiétants. Ils étaient aussi saillants que son nez. Ils avaient une couleur bleu vert.Ses cheveux étaient hérissés,crépus et noirs.

-Tenez les petits, venez goûter le jambon que j’ai fait hier.

-Non merci c’est gentil…dis, t’aurais pas vu ma chienne Gris? demande Justine.

Bizarrement Bernard panique.

-Euh bah non désolé.

En sortant du magasin Justine est triste. Elle pourrait faire n’importe quoi pour retrouver sa chienne. Nous sommes allés dans toute la ville, dans tous les coins de rue, dans tous les magasins mais nous n’avons rien trouvé. A ce moment- là, il se faisait tard, il était dix-neuf heures quarante sept.

-Bernard est bizarre. Normalement il n’est pas gêné quand je lui parle de ma chienne… a dit Justine.

-Bon on cherchera demain plutôt, il faut que je rentre, ma grand-mère Germaine vient manger chez moi .

-Bah bon courage mon vieux!

Ils rentrèrent tous les deux chez eux.

Le lendemain matin nous nous sommes retrouvés sur la place du Capitole pour continuer à chercher Gris.

-Salut, bon est-ce que tu as une idée de où pourrait être ta chienne? j’ai demandé.

-Je sais pas moi…on a déjà cherché en ville.

-Est-ce que tu penses qu’elle aurait pu aller à la campagne ?

-Évidemment! dit-elle.

Je la regarde en lui faisant un clin d’œil et elle crie:

-Punaise! bien sûr qu’elle y est! Allez, bouge-toi, on y va!

Après une demiheure de marche on arrive devant un troupeau de brebis. À coté se trouvait un monsieur d’un certain âge; c’est Bernard! On est restés quelques secondes sans bouger mais assez pour que le boucher nous voie. Tout d’un coup, il a sifflé et un chien est arrivé en courant puis est rentré dans la petite cabane à droite de là où Bernard était assis.Il ressemblait beaucoup à Gris. Justine et moi sommes partis en courant pour voir Bernard.

-Qu’est ce que vous faites ici les jeunes? s’étonna le boucher.

-On cherche mon chien. Je savais pas que tu étais aussi berger et que tu avais un chien.

-Ah bon je pensais que tu savais…panique Bernard

-C’est quelle race parce qu’il semble ressembler à ma chienne? On peut le voir?

-Euh n…

Il n’a même pas eu le temps de finir sa phrase qu’on a foncé voir le chien.

-GRIS !!!!!!!!Oh c’est toi mon chien.

Bernard était derrière. Il semblait gêné. Je lui dis:

-Tu nous dois des explications, je crois, et des excuses.

-Oui. Je vais tout vous expliquer. Hier quand j’ai ouvert la boutique à trois heures j’ai vu ta chienne se balader et comme tu le sais maintenant je suis berger. Mais je n’avais pas de chien pour garder mes brebis alors j’en ai profiter, sans me dire que c’était ta chienne. Je suis désolé.

-Attends ce n’est pas entièrement de ta faute.

-Comment ça!? demanda Justine.

Je suis coupable aussi. Hier je voulais te dire quelque chose et le meilleur moyen que j’ai trouvé c’est de l’écrire sur une feuille, avec la feuille faire un avion en papier et envoyer l’avion dans ta chambre par ta fenêtre . Sauf qu’au moment où j’ai envoyé l’avion, un courant d’air est passé et l’a envoyé sur le balcon. Du coup je suis descendu à ton portail et Gris m’a grogné dessus alors je suis parti chercher des boulettes de viande et je les ai lancées. Elle est partie les chercher donc je suis allé récupérer l’avion sauf que Gris s’en est désintéressée et m’a foncé dessus mais j’ai eu le temps de partir.

-Mais comment a-t- elle pu partir alors?

-Le portail…Je suis vraiment désolé Justine pardon.

-Écoute on va pas en faire un fromage, c’était sympa que tu m’aides à la retrouver alors c’est pardonné! Et au fait tu voulais me dire quoi avec ton avion en papier ?

Soudain je suis devenu tout rouge.

-Eh bah…. Eh Eh….Justine, je t’aime ;et voudrais -tu être ma copine?

– Oh, OUI !

La suite écrite par Coco-May Serandrei

Justine se tournait vers moi:

-Dis-moi, tu n’aurais pas vu Gris ce matin avant de partir à l’école?

J’ai répondu en tremblant:

-Non, il ne me semble pas l’avoir vue.

Elle est tombée à genoux et a fondu en larmes. Je me suis mis à côté d’elle et lui ai dit:

-Ne t’inquiète pas. On va la trouver.

Il a commencé à pleuvoir quand soudain une de nos voisines plutôt âgée a marché vers nous accompagnée de son Chihuahua prénommé Kiki.

– Que se passe t-il ma petite Juju?

– Gris s’est échappée, vous ne l’auriez pas vue par hasard?

– Il me semble avoir vu un jeune garçon passer dans le jardin hier soir…

Mon cœur s’est mis à battre plus vite. Tout se chamboulait dans ma tête. Que dirait Justine si elle apprenait que j’avais provoqué la fugue de Gris? J’ai repris mes esprits et dit:

– Allez viens Justine on rentre, je vais t’aider à faire des affiches de recherche. Merci de cette information.

– Mais de rien les enfants, moi je rentre chez moi avec Kiki, bonne chance.

Après avoir raccompagné Justine chez elle, je repassais dans le jardin. Eclairé par la seule lumière de la lune, j’ai vu dans le gazon une petite perle. Après l’avoir bien examinée, je me suis rendu compte que c’était une boucle d’oreille. A qui pouvait-elle appartenir?Peut-être était-ce un indice… Comme il faisait nuit, je suis rentré chez moi.

Le matin en me réveillant, j’ai vu la boucle d’oreille posée sur ma table de nuit, je l’ai prise dans ma main et me suis levé pour prendre mon petit déjeuner, j’en ai profité pour demander à ma maman si celle-ci était à elle, elle m’a répondu que non mais peut-être qu’elle appartenait à Justine. Après m’être habillé, je suis descendu et j’ai vu Justine me faire signe par sa fenêtre. Elle est descendue me rejoindre. Je lui ai montré la boucle d’oreille pour savoir si elle lui appartenait, mais non elle n’était pas à elle. Je lui ai demandé:

– Peut-être que cette boucle d’oreille appartient au kidnappeur de ta chienne? Je sais! Allons demander aux bijoutiers de la ville s’ ils n’ont pas vendu une paire similaire à quelqu’un. Sur le chemin, comme la veille, il me démangeait d’avouer mes sentiments à Justine. Non, je ne devais pas me déconcentrer. Arrivés à la première bijouterie nous sommes entrés:

– Bonjour monsieur,

– Salut les enfants, que cherchez-vous?

– Nous aimerions savoir si vous vendez ou si vous avez vendu des boucles d’oreilles similaires à celles-ci?

– Non, désolé les enfants, bonne chance dans vos recherches.

– Au revoir et merci quand même.

Nous avons continué à marcher dans les rues quand nous nous sommes arrêtés une nouvelle fois devant une bijouterie. Justine m’a pris la main, j’ai été surpris et nous sommes rentrés à l’intérieur:

– Bonjour madame,

– Bonjour les enfants, comment puis- je vous aider?

– Vendez- vous ou avez -vous vendu une paire de boucles d’oreilles similaire à celle-ci?

– Laissez-moi l’examiner, oui, à une vieille dame la semaine dernière, il me semble qu’elle habite dans le coin. Tenez, j’avais même noté son adresse pour une livraison, mais j’ai tellement mal écrit le nom que je n’arrive plus à me lire, j’en suis désolée.

– Merci beaucoup madame pour votre aide, dit Justine avec un grand sourire.

Elle m’a pris par la main et a couru à l’extérieur de la boutique sans dire au revoir. Justine a ouvert le papier avec noté l’adresse de la dame, elle a fait une drôle de tête et a dit:

– C’est l’adresse de mon immeuble et si on faisait du porte à porte pour rendre cette boucle d’oreille. Au passage, devant chaque porte, j’appellerai Gris pour savoir si elle n’est pas enfermée dans un de ces appartements.

– Très bonne idée, allons-y.

Comme il était déjà midi passé, nous nous sommes donnés rendez-vous après déjeuner à 14 heures dans la cour de l’immeuble.

Après le déjeuner, j’ai rejoint Justine. L’immeuble était constitué du rez-de-chaussée, du premier et du deuxième étage. Nous avons commencé par le rez-de-chaussée, sans aucun succès, idem pour le premier étage.

Arrivés au deuxième étage , Justine a sonné à la première porte.

Un homme très musclé est sorti, j’ai vite compris que ce ne serait pas sa boucle d’oreille et nous sommes partis. A la deuxième porte où j’ai sonné, la dame plutôt âgée de la veille est sortie avec son Kiki dans les bras.

Justine m’a dit dans l’oreille qu’elle croyait avoir entendu Gris. J’ai fait une tête horrible et la voisine m’a regardé bizarrement.

– Tout va bien mon petit?

– Oui oui…on ne va pas vous déranger, on s’est trompés de porte.

J’ai pris Justine par la main et nous sommes descendus d’un étage pour nous cacher de la voisine:

– Bon j’ai un plan, on va faire un gâteau qu’on lui offrira pour la remercier de son aide même si elle ne nous a pas vraiment aidés, on rentrera chez elle et on verra si Gris est à l’intérieur, ça te va?

– Oui très bon plan, viens chez moi pour faire le gâteau, on ira plus vite à deux, c’est mieux.

Une fois arrivés dans son appartement, Justine s’est empressée de me donner un tablier pour se mettre au travail. En moins de trente minutes nous enfournions le gâteau, les quarante minutes qui ont suivi ont été les plus longues de toute ma vie, Justine ne tenait pas en place. Enfin le gâteau était prêt, nous sommes sortis en courant de l’appartement.

Nous sommes arrivés sains et saufs devant l’appartement, je me suis décidé à enfin sonner.

– Re-bonsoir madame, ai-je dit avec un grand sourire. Pour vous remercier de nous avoir aidé hier soir et aujourd’hui, nous vous avons fait un gâteau, il est encore chaud.

– C’est très gentil, merci, entrez donc pour le manger avec moi.

Elle nous a fait entrer sans se douter de rien, elle nous a fait asseoir à table et j’en ai profité pour lui demander son prénom. Elle m’a dit s’appeler Simone, donc elle est partie chercher dans la cuisine un couteau et des assiettes. Justine m’a dit discrètement:

– Je vais lui demander où sont les toilettes et j’en profiterai pour chercher Gris dans l’appartement.

– Pas de problème, je ferai des âneries pour l’occuper…

Les retrouvailles

De retour, Simone nous a servi des parts de gâteau et Justine a demandé à aller aux toilettes comme prévu. Je continuais à faire rire Simone pendant que Justine partait. Au bout de plusieurs minutes, j’étais à court d’idées pour l’occuper mais tout à coup Justine s’est mise à crier:

-Gris! Gris! Elle est là!

– Viens voir Ibrahim!

Je me suis levé et ai couru vers Justine, je l’ai trouvée à genoux à côté d’une cage en fer. Simone m’avait suivi, en la voyant, Justine a fait une tête étrange et lui a dit:

– Pourquoi vous nous avez menti?

– Je vous ai menti car je voulais faire disparaître ce sale cabot! Cette brute épaisse ne fait que terroriser mon Kiki! Mais je ne vous ai pas menti sur tous les points, hier soir j’ai bien vu un jeune homme poursuivi dans la cour par votre chienne.

– Mais c’était qui?

Et moi de répondre:

– C’était moi, Gris m’a couru après et je suis parti.

– Mais qu’est ce que tu y faisais?

– Je t’expliquerai plus tard.

– Bon d’accord, maintenant, délivrez ma chienne et en échange, à chaque fois que vous sortirez avec Kiki dans la cour, je la tiendrai.

Ça me va, marché conclu et encore désolée….

Une fois Gris libérée, elle s’est jetée sur Justine. Après ces retrouvailles, Justine s’est levée et m’a pris par la main. Ensuite nous nous sommes assis tous les deux dans le gazon de la cour avec Gris et elle m’a enfin demandé pourquoi j’étais dans le jardin la veille au soir.

Je lui ai alors expliqué, l’avion en papier, son atterrissage dans la cour, mon incursion chez Justine, Gris qui fonçait sur moi, ma panique…. Justine m’a demandé ce qu’il y avait de marqué sur la lettre, je lui ai dit mot pour mot ce qu’il y était marqué. J’étais tout gêné mais elle m’a chuchoté à l’oreille:

– Tu sais moi aussi je suis amoureuse de toi.

Elle m’a fait un bisou sur la joue et elle est rentrée chez elle avec Gris.

Ce jour était le plus beau jour de ma vie…..

La suite écrite par Eléa M.

Oui moi, l’amoureux de Justine, j’ai tout gâché pour qu’elle m’aime! Je suis un gros nul. Je la voyais là, à chercher partout mais… en vain. Je suis rentré chez moi en courant et je me suis enfermé dans ma chambre. J’y suis resté jusqu’à l’heure du repas. Justine, je ne l’ai pas revue.

Le lendemain, à l’école, elle n’était pas là. J’étais triste, j’avais la boule au ventre et je n’ai pas dit un mot de la journée. C’est pourquoi, je me suis pris une punition. En prenant mon goûter, j’ai entendu sonner. C’était Justine ! Elle m’a demandé d’aller coller des affiches de Gris partout dans la ville. Alors, j’ai pris mon vélo et elle sa trottinette, puis nous sommes partis sans même faire nos devoirs! Cela n’était pas étonnant pour moi mais pour Justine … En prems, nous avons demandé aux personnes du quartier et en deuz, nous avons collé des affiches partout dans la ville. Quelques jours plus tard, il n’y avait toujours pas de réponse. Justine, désespérée et triste, sans réponse, décide d’abandonner. Moi non, je n’abandonnerai pas !

Alors, quelque temps après, je suis allé à la fourrière pour voir si par hasard, il n’y avait pas Gris. Mais ça n’a rien donné. J’ai ensuite demandé à mon père, qui est policier, de voir les caméras disposées dans la ville, enfin, juste celles du quartier ! Sa réponse n’était pas compliquée à comprendre, pourtant pour moi ça l’était. Il a dit NON un point c’est tout ! Je l’ai supplié et je lui ai dit que c’était urgent puis il a dit :

– Bon d’accord si tu me dis pourquoi ?

C’était clair et net. J’ai pris mon courage à deux mains puis j’ai dit à mon père :

– J’aime la voisine qui a perdu son chien et comme c’est de ma faute, je l’aide à le chercher.

Mon père était stupéfait, il a souri et s’est mis à éclater de rire en criant :

– IL EST AMOUREUX, MON FILS EST AMOUREUX !

Les moments comme celui-là où tu voudrais être invisible et où une seconde après tu te rends compte que tu ne l’es pas. [:(] Il est ensuite parti en courant chez Justine, a sonné et est allé lui parler de mes sentiments pour elle. Heureusement j’y étais pas alors … D’accord j’étais dégoûté qu’il l’ai dit, mais en même temps j’étais heureux qu’elle le sache. Il a bien voulu m’emmener au commissariat. Tant mieux, avec tout ce qu’il m’a fait subir, j’espère bien qu’il a accepté… Donc, le lendemain, comme prévu, mon père et moi sommes partis de bonne heure au commissariat. Dix minutes plus tard j’avais enfin mon premier indice! Alléluia! Alléluia! J’étais aux anges! [:)]

L’ indice

En rentrant, je suis allé chez Justine, un peu gêné, faute de mon père, mais l’indice me donnait du courage. Alors, quand elle est arrivée, je lui ai dit rouge comme une courge qui éprouve un sentiment :

– J’ai trouvé une piste pour Gris !

– Vas-y.

– Le jour de sa disparition, Gris est partie parce que le portail était ouvert, c’est de ma … non rien… et ensuite, selon des témoins, des gens l’ont pris dans une camionnette.

Son visage s’est décomposé. Elle était clairement attristée et ne voulait plus continuer car c’était trop triste pour elle mais tant pis je chercherai jusqu’au bout ! Le lendemain je suis retourné au commissariat et cette fois, mon père a réussi à obtenir le numéro de téléphone qui était inscrit sur cette camionnette. Le soir, quand nous avons appelé, un monsieur nous a répondu et après l’appel, j’ai eu un flash : il y a quelques jours, Adjimé a fait un exposé sur la nourriture des chinois dont : les Chiens. BERK ! C’est dégoûtant ! Et si on avait mangé Gris ? Je devais intervenir au plus vite! Alors, j’ai proposé à mes parents de manger chinois demain soir. Je devais faire un effort surhumain car je n’aimais pas le chinois. Mes parents n’étaient pas contre donc ils ont accepté. Comme prévu, le lendemain soir, on était au restaurant chinois : «MANGEZ EN CHINE». L’indice que j’avais obtenu était que Gris avait été enlevée par la camionnette de ce resto. Voilà pourquoi j’étais là. Quand un serveur est arrivé, je lui ai demandé si au menu il proposait du chien ? Il m’a répondu:

– Oui comme en Chine. [(;]

Après avoir mangé trois nems au poulet (les seuls que j’aime) j’ai demandé à un serveur, s’il n’avait pas accueilli un chien. Il m’a répondu que oui et a parlé à mon père en lui disant qu’il allait sûrement être mangé le lendemain. Oh! Non! Pitié! Tout, sauf ça! Après leur courte discussion, j’ai dit au serveur que c’était mon chien et que je voulais le récupérer. Il est parti et dans ma tête, tout était mélangé. Il est finalement revenu avec le patron et … Gris. Ouf ! Le patron s’est excusé et m’a dit qu’il croyait qu’il était perdu. Il m’a rendu Gris et m’a offert un repas gratuit pour deux personnes. Peut-être pour Justine et moi, j’ai pensé. Quand nous sommes revenus, mon père m’a dit que le serveur avait juste trouvé ce chien et voulait le donner à la fourrière.

Une semaine plus tard, il était 10h47 exactement, j’ai donné rendez-vous à Justine près d’un lac sous un saule pleureur et je lui ai rendu son chien. Heureusement qu’on était seuls car elle m’a embrassé. Le rêve quoi ! Elle a voulu que je lui raconte comment j’avais fait pour retrouver Gris mais je n’ai pas voulu.

La suite s’il te plaît

– Bonne nuit mes chéris. Il y a école demain !

– Et papy? Il s’est marié après ou pas?

– Tu auras la suite et les réponses à tes questions demain.

– La suite s’il te plaît !

– La suite s’il te plaît !

– Bonne nuit maintenant.

– Bonne nuit.

– Bonne nuit maman.

La fille d’ Ibrahim ferma le livre écrit par son père. Il y racontait l’histoire qu’elle avait tant entendue plus jeune : La rencontre de ses parents.

La Suite écrite par Elline N.

J’hésitais à tout lui dire , mais NON ! J’avais beaucoup trop peur qu’elle ne me parle plus jamais ! Alors j’ai fait semblant de ne pas être au courant, puis pour tout vous dire c’était pas plus mal que Gris soit partie, mais c’est sûr que Justine allait souffrir … Mais VOILA ! Je pourrais être le héros en retrouvant Gris!

Bon maintenant reste à savoir comment ? Je lui ai alors dit que pour l’instant ma mère voulait que je rentre à la maison, et que je l’aiderais à retrouver sa chienne le lendemain. Je suis rentré chez moi, en montant les escaliers quatre à quatre, puis je me suis vite précipité dans ma chambre pour débuter l’enquête. J’ai commencé à appeler tous les vétérinaires du coin … mais rien. Je ne me suis pas découragé et j’ai téléphoné à la fourrière, mais rien non plus…C’est à ce moment là que ma mère m’a appelé, elle voulait que j’aille chercher le pain :

– Ibrahim ! Va chercher le pain !

– NON, s’il te plaît maman ! Tu peux demander à Adjimé, il ne fait jamais rien !

– NON ! J’ai dit que c’était toi, alors tu y vas !

– Bon …. D’accord…

Puisque je n’avais pas le choix, j’y suis allé. Et là, quand je suis rentré dans la boulangerie, j’ai vu une affiche … Il était écrit qu’une personne avait trouvé un chien errant avec exactement la même description que celle de Gris. Alors j’ai vite acheté le pain, j’ai pris le numéro de l’affiche et je suis rentré chez moi en courant. J’ai jeté le pain sur la table et je suis retourné dans ma chambre pour appeler ce numéro. J’étais content, mais j’avais quand même un peu peur que ce ne soit pas Gris, j’étais impatient de téléphoner. La personne a décroché dès la première sonnerie:

-Oui bonjour, c’est pourquoi ?

-Bonjour c’est pour l’affiche que vous avez mise à la boulangerie

– Ah, OUI ! C’est vrai…je suis navré mais cette chienne je l’ai emmenée à la fourrière car elle était vraiment INFERNALE, elle aboyait tout le temps !

– A bah mince! … Et pouvez-vous me dire dans quelle fourrière vous l’avez emmenée s’il vous plaît ?

– Oui bien sûr ! Je l’ai emmenée à la fourrière de Juan Les Pins …

– D’accord, merci, au revoir.

– Au revoir.

Je ne savais pas quoi faire car j’habitais à vingt minutes de là-bas en voiture …MAIS BIEN SÛR!!!Je peux très bien dire à ma mère que j’ai une sortie scolaire qui va durer toute la journée … Comme ça je pourrais prendre le train, aller à la fourrière récupérer Gris, et la ramener chez elle. Et je dirai à Justine que c’est grâce à moi qu’elle a retrouvé sa chienne …

Le jour J

Ça y est c’est le jour J, je vais aller chercher Gris. Je sais exactement quel train prendre et quel chemin emprunter pour aller à la fourrière, j’ai aussi de l’argent pour pouvoir payer le train et à manger si j’ai faim.

Je suis donc parti comme si j’allais à l’école … une fois en bas j’ai caché mon cartable dans un buisson derrière l’immeuble. J’ai couru à la gare , et une fois arrivé, j’ai patienté …Le train est arrivé, je suis monté dedans et j’ai attendu… Je suis descendu et j’ai marché jusqu’à la fourrière, c’était très long: j’ai dû marcher au moins trente minutes avant d’arriver là-bas. J’y suis ENFIN parvenu! Il y avait TOUS les chiens qui aboyaient dans leur cage …Ils me faisaient de la peine! En cherchant un peu j’ai trouvé le gardien, il n’avait pas l’air commode. Je lui ai montré la photo de Gris et il l’a reconnue, quel soulagement! J’ai dit au gardien que c’était ma chienne et il m’a laissé repartir avec. C’était la première fois que j’étais heureux de la voir!!En sortant de la fourrière j’avais peur que Gris commence à grogner, et qu’elle me saute dessus, mais non elle n’a rien fait. J’étais très étonné! Puis lentement nous sommes repartis en direction de la gare …Au bout d’un moment je me suis demandé quelle heure il pouvait bien être. Oh! malheur! 15H42! Le train est déjà passé! J’étais découragé, je ne savais plus quoi faire … Quand soudain je me suis rappelé qu’une voisine travaillait pas très loin d’ici, elle était boulangère … J’ai donc décidé d’aller à son travail. Une fois dans la boulangerie, je lui ai raconté toute mon aventure pour pouvoir récupérer la chienne de Justine. Sans même à avoir à lui demander, elle m’a proposé de me raccompagner chez moi une fois son travail terminé.

De retour

De retour à la maison, Gris a couru dans les bras de Justine et ma mère s’est empressée de me gronder :

– Mais qu’est-ce qui t’a pris de partir comme ça sans rien me dire ! Et en plus tu m’as menti !!!

– Eh…Et bien….

J’avais bien du mal à dire ce que je pensais… Quand soudain Justine me coupe la parole :

– Non madame ! S’il vous plaît ne le punissez pas, il n’a rien fait de mal, il est juste parti pour retrouver mon chien et il m’a aidée ! Et d’ailleurs merci beaucoup Ibrahim d’avoir retrouvé Gris !

Et sur ces mot elle m’enlace, j’ai cru que j’allais m’évanouir ! Ma mère rit et se rajoute au câlin.

Quelques jours plus tard, Gris a arrêté de me grogner dessus et j’ai avoué mes sentiments à Justine …

La suite écrite par Olympe C.

Je me sentais tellement coupable! Je me disais qu’elle pouvait être n’importe où. Alors je suis parti avec Justine faire le tour du quartier. Pas de résultats! Ensuite, nous avons fait le tour de la ville.Toujours rien ! Et là j’ai eu une idée:

– Justine ta mère n’est pas partie à Nice ?

– Si pourquoi ?

– Ta mère a peut-être manqué à Gris. Mais non je suis débile c’est pas ça…

– Mais non, Ibrahim tu es un génie, on n’a qu’à aller à Nice !

– Tu es sûr ?

– Comme on dit, qui ne tente rien n’a rien !

J’ ai fait oui de la tête et je suis rentré chez moi. J’avais hâte d’être le lendemain…

Le voyage

Le lendemain, à l’école, Justine est venue me parler dans la cour de récré. J’étais tellement content que j’aurais pu crier dans toute la cour à quel point je l’aimais. Mais au bout d’un moment, je lui ai posé une question, je lui ai demandé comment on allait se rendre à Nice. Et elle m’a répondu qu’elle allait se débrouiller. En effet, le lendemain, j’ai vu Justine avec deux tickets dans la main. Elle m’en a tendu un. Je lui ai demandé comment elle avait fait mais elle m’a dit que c’ était une longue histoire. Je n’ai pas voulu insister. Sur le ticket de bus, il y avait écrit la destination, la date et l’heure; le seul inconvénient était qu’il fallait que je parte sans que personne me remarque ! Mais j’étais très content parce qu’au moins j’allais partir avec Justine et ça, c’était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Justine, je l’aimais depuis tout petit !!!

Une semaine plus tard, on était dans le bus direction Nice, mais pendant tout le trajet, Justine ne m’a pas adressé une seule fois la parole. Alors je me suis demandé si elle était stressée et je lui ai demandé pourquoi elle ne parlait pas et elle m’a répondu de la laisser tranquille car elle avait mal à la tête donc je l’ai laissée tranquille… Quand on est arrivés, Justine a croisé plusieurs passants et leur a demandé s’ils n’avaient pas vu une chienne qui a des taches grises sur le pelage, mais toutes les personnes ont répondu qu’elles ne l’avaient pas vue. A partir de ce moment là, Justine a commencé à s’inquiéter , elle m’a dit des choses comme « On ne la retrouvera jamais! » ou « Purée! Là c’est mort, on l’a perdue! ». Et puis une personne a tapoté sur l’épaule de Justine. Quand elle s’est retournée , elle a vu sa mère et avant que Justine ne puisse réagir , sa mère lui a dit:

– Mais qu’est ce que tu fais là?

Je cherche Gris.

Tu sais quoi on va continuer à la chercher ensemble.

La recherche de la chienne

Mais on ne savait pas par où commencer nos recherches, car quand on se retrouve dans une ville aussi grande que Nice pour retrouver un chien , c’est très compliqué. J’ai expliqué à Justine que dans la vie il faut toujours positiver . Donc la mère de Justine, Justine et moi, nous avons commencé les recherches. Au début, on se rendait dans les endroits logiques qui pouvaient attirer un chien et puis après, on y est allés au feeling….

Et puis à un moment, j’ai entendu une dame dire qu’elle en avait marre d’un Saint- Bernard avec des taches grises sur le pelage et elle avait également dit que le chien n’avait pas de collier et qu’il devait être abandonné. Donc , nous avons parlé à la dame et nous lui avons demandé dans quel quartier elle l’avait vu. Elle nous a répondu qu’il se trouvait à Cimiez. A l’instant où elle nous l’a dit on était partis en direction de Cimiez.

Les retrouvailles

Nous étions à présent dans le quartier de Cimiez quand Justine s’est mise à penser que dès le début nous étions sur la mauvaise piste. A partir de ce moment , j’ai commencé à me dire que peut-être elle avait raison, mais heureusement que la mère de Justine était là car elle nous a dit qu’elle avait entendu des aboiements ; elle nous a donc demandé de rester groupés derrière elle pour aller au plus près des aboiements . Ils venaient de derrière une poubelle donc la mère de Justine est allée voir et le chien qui aboyait derrière la poubelle était bien Gris! Alors Justine et moi sommes allés la voir et on lui a fait un gros câlin , j’ai crié:

– Mission accomplie!

Et nous avons ri tous ensemble. Justine m’a remercié. Je me suis dit que si la dame n’avait pas été là, on aurait pas retrouvé Gris.

Le lendemain à l’école, tout le monde est venu me demander si ce que Justine avait raconté était vrai et j’ai dit oui. Après ça, on a tous joué ensemble et Justine est venue me faire un gros câlin et là je me suis dit que c’était la fin de notre aventure , mais peut-être le commencement de quelque chose entre Justine et moi ….

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